La SAHL fait de don de la lanterne des morts à la commune de Coussac-Bonneval

Un monument exceptionnel.

Construite en moellons de granit, hourdés au mortier, cette lanterne est constituée d’un fut octogonal de six mètres, divisé en deux par un cordon larmier et surmonté de huit petites piles reliées par des arcades. L’ensemble est couronné d’une pyramide tronquée à huit pans. Le monument repose sur un socle carré, précédé d’un massif pouvant servir d’autel. À l’origine, il se trouvait dans l’ancien cimetière. La lithographie de Villain, d’après un dessin de Léonard Albert, donne une vision romantique de cette implantation primitive.

Particulièrement nombreuses en Haute-Vienne et Creuse, les lanternes des morts témoignent du lien particulier que les populations médiévales entretenaient avec leurs morts.

Le sauvetage par la SAHL

En juillet 1888, le Préfet signale à la Société Archéologique et Historique du Limousin les menaces de démolition qui pèsent sur les lanternes des morts de Vicq-sur-Breuilh et Coussac-Bonneval. La SAHL sollicite l’appui du Comité des Travaux Historiques et intervient pour qu’elles soient conservées. Si la démarche n’a pas eu d’effet pour Vicq, elle eut plus d’écho à Coussac. Le Conseil municipal ayant déclaré qu’il n’avait pas les ressources nécessaires pour restaurer le monument, la SAHL offre de s’en charger à condition que la propriété soit cédée. La proposition est acceptée par la commune, puis par la préfecture, et la Société charge l’un de ses membres, l’architecte Jules Tixier, d’en réaliser la restauration. Par la suite et sur la demande de Frank Delage, président de la SAHL, la lanterne a été classée au titre des Monuments historiques le 9 février 1939.

Le retour dans le giron communal

La prise en compte de leur patrimoine par les collectivités et le public ayant beaucoup changé depuis la fin du xixe siècle, les monuments anciens bénéficient désormais d’une protection administrative forte. C’est pourquoi la SAHL a estimé ne plus avoir vocation à détenir ces biens qui peuvent revêtir un grand intérêt patrimonial, touristique et identitaire pour chaque commune. C’est indéniablement le cas pour la lanterne des morts de Coussac-Bonneval. C’est pourquoi la Société a souhaité transférer la propriété de ce monument à la commune de Coussac-Bonneval. C’est ce qui sera officiellement scellé lors de la Séance foraine que la SAHL tiendra à Coussac-Bonneval, le 26 juin 2019.

Pour en savoir plus

  • Sur les lanternes des morts : Cécile Treffort, « Les lanternes des morts : une lumière protectrice ? », Cahiers de recherches médiévales [en ligne], 8 | 2001, mis en ligne le 13 mars 2008, consulté le 22 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/crm/393 ; DOI : 10.4000/crm.393 ; M. Plault, Les lanternes des morts. Inventaire, histoire et liturgie, Poitiers, Brissaud, 1988.
  • Sur les lanternes des morts en Limousin : Lecler, « Les fanaux en Limousin », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. XIII (1863), p. 69-82.
  • Sur la lanterne des morts de Coussac-Bonneval: fiche de la base Mérimée